Costume d'Edgar (cf MIB)

C'est en lisant les wedding billets de Shalima, que j'ai pris conscience avec horreur que d'ici quelques semaines nous étions invités à un mariage. Jusqu'à la réception du faire-part, je me sentais plutôt détendue vis-à-vis de l'institution du mariage, c'est vrai quoi, si d'autres veulent comme nous auparavant se fourvoyer dans les chemins pavés de petits fours, gloire à eux... De plus c'est grâce (à cause de???) la future mariée que je me suis moi-même mariée (c'est notre "marieuse") , donc je ne peux que lui souhaiter autant de bien.
L'horreur dont je m'emplis surgit de cette douloureuse évidence : ce mariage, c'est chouette, mais il va falloir y assister.
Et il y aura mes beaux parents. Bon, à la limite, je leur refilerai les trois zouavettes criardes pendant la cérémonie, faut bien que ça serve les beaux-parents, et comme ça je pourrais chanter tranquille.
Et il y aura plein de gens que je n'ai pas vu depuis au moins cinq ans, avec qui j'ai fait mes études...
Et je me traine mon complexe d'infériorité sociale, euh bah oui je suis instit et même mère au foyer ces derniers temps... Ah bon toi tu es éditeur, journaliste, prof en fac? Ah non je n'ai rien d'intéressant à raconter (mis à part la dent de ma petite dernière, son art délicat du quatre pattes etc...)
Et franchement ces derniers temps j'ai l'impression d'être un extra-terrestre en costume d'Edgar, mal dans ma peau.
Comme le paquet de Sprits au chocolat ( même imbibés de tisane dépurative) que je viens de m'enfiler en deux jours me laisse à penser que retrouver ma silhouette de jeune fille en quelques jours est absolument illusoire... Il va falloir jouer sur les apparences.

Cri des plus classiques : je n'ai rien à me mettre. L'homme de la maison extirpe des guenilles de mes placards et se fait houspiller. Bon d'accord ce ne sont pas des guenilles, mais disons que la dernière fois que je les ai enfilées j'avais cinq à dix kilos de moins. Il faut absolument que je fasse les magasins et en plus que je mette un truc à la mode. Plongée dans les blogs, je découvre avec effarement que c'est un puits sans fond : une tunique, un pantalon large, une veste, mais aussi un collier, un sac, des chaussures, une étole???

Quand je songe qu'il y a quelques mois, persuadée de ne plus jamais sortir du fond de mes soutifs d'allaitement, j'ai vendu-donné-jeté des pantalons chics, et tout mon maquillage.

Car justement, en lisant Shalima, j'ai eu envie de surfer sur les sites de maquillage. C'est la folie, comment se fait-il qu'à presque trente ans, je n'ai jamais su qu'autant de produits étaient nécessaires pour se faire un visage d'être humain??? Base, fond de teint, anti-cernes, poudre, blush, stylo correcteur, rouge à lèvres, crayon pour les lèvres, khôl, ombre à paupières, gloss, vernis...

Je pense que je n'aurai qu'à me cacher la tête (à défaut du reste) dans les couches de mes filles, qui, elles, seront joliment vêtues, et à espérer que personne ne me reconnaisse ni ne me parle. Au pire je resterai dans les jupes de belle-maman, elle a de la gouaille pour deux et puis de toute façon ses goûts vestimentaires sont détonnants.