28.9.07

Tantrisme et confiserie

J'ai lu un article il y a quelque temps dans je ne sais plus quel magazine à visée parentale. Impossible depuis de remettre la main dessus. Il ne m'en reste que des bribes glanées par mes neurones en perdition. L'article relatait donc une expérience menée je crois aux Etats-Unis. De petits bambins étaient confrontés à une dramatique épreuve... Le chercheur (un psy?) mettait sous le nez de l'enfant un bonbon et lui expliquait la teneur du deal : l'adulte allait s'absenter, et l'enfant pouvait soit manger immédiatement le bonbon, soit décider d'attendre dix minutes et avoir un deuxième bonbon lors du retour de l'adulte.
Jouir d'un plaisir immédiat ou bien différer la récompense et voir sa mise doublée.
Les résultats de l'étude montrent que la plupart des enfants mangent immédiatement ou dans les minutes qui suivent l'unique bonbon. Quelques-uns préfèrent attendre, quitte à en lécher la table autour de la friandise...
J'ai été interpelée par les conclusions de l'étude, qui a suivi les enfants pendant plusieurs années. L'article semblait pointer une "réussite" meilleure pour ceux qui avaient su attendre et retarder leur plaisir.
Reste à savoir surtout ce que le chercheur ou bien l'auteur de l'article entendait par réussite : condition sociale? richesse? bonheur? Ce n'était pas précisé et pourtant c'était à mon sens bien le seul intérêt de la conclusion.

On lit beaucoup de recommandations au sujet d'une éducation à la frustration (et non pas par la frustration, hein...), ou comment apprendre aux enfants à ne pas tout obtenir tout de suite. Tout en les immergeant bien sûr dans une société de consommation aux tentations multiples, aux sollicitations permanentes.
Cela m'intrigue énormément, comment aider nos enfants à gérer leurs sentiments de frustration...

Et puis je me regarde moi-même et j'essaie de me mettre à la place de ces enfants lors de l'expérience du bonbon. Qu'aurais-je fait? Sûrement j'aurais attendu le deuxième bonbon. C'est comme cela que je procède dans ma vie, je préfère attendre, délayer... Et au final je n'ai même plus envie de l'objet, donc je laisse tomber. Je ne suis pas une prédatrice, plutôt une contemplatrice.
A l'inverse, l'homme qui partage ma vie, et qui lui veut obtenir immédiatement ce qu'il convoite, et le chasse avec persistance.
Je ne saurai pas véritablement comment nous avons l'un et l'autre été éduqués, et d'ailleurs je pense qu'il y a une part d'inné...
Mais je me demande vraiment quelle attitude et quels choix éducatifs nous devrons faire avec nos enfants.

5 commentaires:

Shalima a dit…

Bon sang, je suis allée sur wikimachin pour avoir la définition exacte de "tantrisme", et j'ai rien pigé... C'est néanmoins toujours un plaisir de te lire, je cogite, je cogite, mais n'ai point de réponse à t'apporter.

Neurone perdu a dit…

Ah pour une explication moins ésotérique du tantrisme : http://www.medecines-douces.com/impatient/hs24/tantra.htm

Anonyme a dit…

j'ai déjà entendu parler de cette expérience et je m'étais fait la réflexion suivante : une de mes filles ce serait jetée sur le bonbon, tandis que l'autre aurait attendu... elles ont pourtant été élevée de la même façon. Il y en a une qui est très gourmande et qui ADORE les bonbons et l'autre beaucoup moins.

Faut pas chercher trop loin des fois.
;-)

sinon, tu nous fais bien lambiner entre 2 billets, c'est limite humainement soutenable...

Anonyme a dit…

Je ne sais trop...
Si je me mets comme toi à la place des enfants, et bien... je dirais que ça dépend des jours. Une fois je me jetterais sur le bonbon, une autre fois j'attendrais le second... Il y a des jours où je me sens patiente, d'autres non, suivant mon moral ou ce que je viens de vivre...
Je pense qu'il y va de même pour nos petiots, ils ont leurs humeurs.

Je suis aussi d'accord pour leur apprendre la frustration, qu'ils saches qu'il existe des moments dans la vie où l'on ne peut obtenir la chose convoitée dans l'immédiat.

Merci pour tes posts, je les guette souvent...
Bises :0)

Neurone perdu a dit…

Luna, t'as raison je manque de pragmatisme!

Vivi bienvenue et merci!