29.2.08

Etre ou ne pas être...

A Rennes pendant les vacances de février avait lieu la 5e édition du festival jeune public Scènes d'hiver. , sur le thème des contes de fées. Je suis plutôt heureuse qu'il y ait de telles initiatives dans les quartiers (les spectacles ont lieu dans les centres sociaux), cela témoigne du dynamisme de l'action sociale et culturelle, et je tiens donc à les soutenir en emmenant mes enfants y assister.



D'ordinaire, ce genre de sorties est plutôt plaisante, et nous en sommes friands. Nous y allons souvent en bande, avec une amie et ses fillettes (dont vous pouvez lire le récit effaré ici )elles aussi éprises de spectacles.



Nous voici donc parties, toutes gaîtes, et enthousiastes, d'autant que le matin nous avions visité l'exposition sur les différents contes, qui ne nous avait pas déplue (même s'il m'avait fallu raconter l'histoire de Barbe-Bleue qui est franchement affreuse).
Le pitch : une princesse arrogante souhaite devenir plus belle encore, et se voit victime d'un sort envoyé par des fées. Elle se transforme alors en monstre chimérique.
La scène est constituée d'un grand panneau noir où sont découpées des fenêtres. Pendant une demi-heure nous voyons apparaître des morceaux de corps humain (dos, jambes , poignet, genou...), des animaux empaillés voire des morceaux d'animaux empaillés (cerfs, écureuil, corbeau, pattes de chèvre...). Effrayant. Effarant. Effroyablement sordide. Les enfants restent perplexes. Pitère et sa copine Miss V, âgées de 2 ans à elles deux, apprécient quand à elles le spectcale : elles tètent, babillent, applaudissent et dansent. Nous, adultes, sommes mi-horrifiées, mi-amusées; sans doute que le concept nous échappe... Si j'avais été moins bien élevée dans le respect de l'art, j'aurais bien hué ou lancé des tomates pourries... Vive la création contemporaine. Je n'en suis pas au point de regretter Guignol et son bâton, mais là, la poétique des corps m'échappe...

Du coup le lendemain, nous avons envoyé les papas avec les filles... Pas de raison que la souffrance artistique soit confinée au sacerdoce maternel... Mais la Providence ne fut pas de notre côté : ils ont vu un chouette spectacle, très rigolo, très animé, avec interaction des enfants, à partir de bouquins connus de Philippe Corentin.

Quant à Pitoue, elle me reparle du spectacle, très interrogative, et en agitant ses bras dans tous les sens : "Mais pourquoi la dame elle faisait comme ça avec son bec? Elle faisait n'importe quoi, c'est rigolo!" Ou alors je suis trop vieille et trop obtuse pour saisir la poétique...

1 commentaire:

Maria a dit…

je croie que j'aurais réagi comme toi!