24.7.08

Hippocampes à pattes ensablées


Nous sommes rentré(e)s depuis lundi soir, mais je ne résiste pas à ce petit cliché tiré de nos vacances charentaises.


En mère débordée, j'avais prévu de me délester de Piwouane et Pitoue de temps en temps en les inscrivant au club de plage. A St P. , deux clubs de plage concurrents et historiquement frères ennemis, accueillent les petits de 3 à 12 ans avec moult balançoires, trampolines, toboggans, piscines, pelles, râteaux et compagnie.

Leur attirail attirait Piwouane depuis bien longtemps, mais elle n'osait pas y aller seule. A son habitude, elle a donc convaincu sa soeurette de deux ans sa cadette de passer devant pour lui déblayer le terrain. La soeurette était moyennement séduite. Très petite faut dire, à mon goût.


Enfin, me dis-je, il faut bien se lancer. Je crevai mon porte-chéquier en achetant à un prix exorbitant une carte de 10 séances. Les fillettes étaient figées devant le portillon d'entrée, regardant médusées tous ces gnomes tourbillonnants. Je leur claquai une bise, mes dernières recommandations, leur indiquai des têtes connues, et décidai d'aller me poster non loin pour observer le tout quelques instants. Mère débordée, mais mère poule tout de même.

Piwouane plongea dans la piscine toute joyeuse puis en ressortit toute hurlante, car la monitrice lui avait gentiment indiqué de faire attention qu'il n'y ait pas d'autres nageurs au pied du toboggan. J'attendis 3 minutes, avec une discrétion toute relative (rapport à Pitère dans mon dos en train de pousser des cris de porcelet). Puis mesurant la désespérance de la monitrice face à cette créature dégoulinante dotée d'une sirène d'alarme déréglée, je hélai ma demoiselle, écoutai son gravissime désespoir, puis la renvoyai apaisée au milieu de ses congénères épatés par les compétences de son gosier.

Pendant tout ce temps, Pitoue était restée accroupie à moitié prostrée, au pied d'un petit toboggan. Je lui faisais des grands signes de la main pour qu'elle y grimpe, en vain. Lorsqu'enfin elle se décida à grimper, et au bout de deux ou trois tours, je m'éclipsai, pas très rassurée non plus.


Je m'installai sur la plage, avec Pitère qui vidait mon sac de tout son contenu au lieu de faire sagement de beaux pâtés de sable.

Depuis mon poste, j'eus une vue lacunaire mais représentative, des exploits sportifs de mes enfants lors du concours de l'après-midi. Oui, dans ces clubs de plage, à chaque jour son concours, à chaque concours ses petits cadeaux qui font courir les petits enfants (merci pour le jeu de cartes Caprice des Dieux, et l'échantillon de crème solaire).

Alors admirer Piwouane courir avec une frite de natation entre les jambes, et ma petite Pitoue gambader en se renversant un seau d'eau sur la tête, me fit l'effet d'une madeleine rassie, et je me remémorai instantanément ces épreuves proches du ridicule, et les cris qui les accompagnaient. En l'occurence, au club des Hippocampes où se retrouvaient parquées mes filles, les enfants étaient entraînés sur le rythme d'une sorte de haka charentais (en fait une reprise de la chanson du skieur):

"Les pouces en avant-

Les coudes en arrière

Les pieds rentrés

Les fesses en arrière

Le ch’veu sur la langue

Les yeux qui louchent

Les genoux tordus

ET tchic et tchac et tchic et tchac" ou un truc dans le genre, vous m'excuserez de ne pas avoir tout retenu...


Cela offrait un spectacle assez étonnant, avec des petits hurlant à qui mieux-mieux, répétant des slogans (Vous êtes fatigués? On n'est pas fatigué! Vous voulez faire la sieste? Non! Vous voulez retourner à l'école? Non! Vous voulez jouer? Non! etc...) et trépignant... Lorsque je racontai cela au téléphone au papa, il eut un relent de nostalgie émue, lui qui avait dévolu tous ses étés enfantins au club de plage. Personnellement, je réprimai l'image de camps d'enfants militaires , mais j'ai l'esprit tordu.

Piwouane après le concours et le cadeau Caprice des Dieux vint se plaindre au-dessus de la barrière qu'elle avait mal au ventre. Je décidai que pour une première séance, 1h15 d'embrigadement hippocampien, c'était bien suffisant.


Le lendemain, Pitoue refusa catégoriquement d'y remettre les pieds. Elle avait été je crois impressionnée et puis être la plus petite sans copain, ce n'était pas drôle. Elle n'accepta d'y retourner qu'un matin, et là, le peu d'enfants et les jeux plus calmes au bord de l'eau la réconcilièrent totalement avec le club de plage. Elle chante désormais comme une vraie adepte : "C'est nous les Hippocampes!"

Piwouane y passa quelques après-midis avec ses copines, et s'y amusa finalement beaucoup, mais pas tous les jours parait-il.






4 commentaires:

Anonyme a dit…

Diantre, ça donne pas super envie, ce clan des hippocampes !! je n'ai jamais fichu les pieds dans un club de plage, ça doit être pour ça ;-)

Julie a dit…

J'ai vécu une expérience désagréable de club de plage dans mon enfance mais je me disais que ça avait changé et que je ne pouvais pas priver Monange de cette découverte ... Finalement, si !

lutecewoman a dit…

lutecegirl nous l'a réclamé aussi deux fois pendant nos quatre jours bretons, mais avec ses deux amis du même âge. Elle sd'est régalée, mais j'ai bien vu combien elle était heureuse aussi de me voir au loin, avec sa soeur, mon amie et des cafés ;-)
Sont petites, nos grandes, hein?

Anonyme a dit…

Jamais connu ça non plus. Que le centre aéré, ce qui doit revenir plus ou moins au meme? Mais pas tous les jours à la plage.

Peu de souvenirs, à part les tartines avec la compote de pomme, le moniteur-gentil et la chanson de fin de vacances avec des oreilles de lapin (en papier) sur la tete. (Mais là, ça compte pas, c'est juste parce que j'ai une photo. En vrai, je m'en souviens pas de celle-la).