3.11.08

SNCF, RATP, et autres joyeusetés

Pendant ces vacances automnales, nous avons passé quelques jours en région parisienne. Tandis que certains urbains s'échappent dès qu'ils le peuvent, loin de la pollution et du périphérique, nous, saturés d'air iodé et les cheveux raidis par les embruns, préférons (parfois! sinon on aime bien aussi aller à la plage...) nous engouffrer dans les spirales parisiennes histoire de voir si toujours heureux nous sommes de vivre en province.

Alors oui, je confirme, ravis nous sommes et point ne changerons si le destin nous en préserve.

Mais le truc, c'est qu'à Paris, nous avons des amis. Et aller depuis Rennes à l'improviste chez eux juste pour le goûter ou l'apéro, ben c'est pas toujours facile. D'où la plongée en apnée dans la vie banlieusarde, retour en arrière un brin nostalgique, mais surtout une piqûre de rappel bien nécessaire!



Vendredi dernier, Piwouane et moi-même avons pris le train de banlieue pour nous rendre depuis la campagne des Yvelines jusqu'à la Capitale, où nous voulions rendre visite à la marraine de la jeune fille et son petit bébé tout frais émoulu.

Je ne me souvenais pas de la saleté des trains de banlieues, saleté qui nous a sauté dessus dès la sonnerie de départ, puisque Piwouane peu prévoyante eut immédiatement là tout de suite une envie pressante qui ne pouvait pas attendre l'heure et quart de trajet. Je me drape dans ma quiétude, et traîne derrière moi Piwouane sautillante qui se tient le pantalon de façon élégante à la Mickaël Jackson. Les premières toilettes sont hors service. Nous traversons le premier wagon. PAs de toilettes à l'extrémité. Nous passons la porte entre les deux wagons. Elle se referme sur le manteau de Piwouane qui trépigne toujours. Deuxième wagon, les toilettes sont hors service. Troisième wagon... Heureusement à la tête du train, nous trouvons un charmant lieu d'aisances, parfumé et délicat. Rentrer dans les toilettes d'un train à deux, avec mon popotin, pas facile.



Après cette exploration des sanitaires de la SNCF, nous nous asseyons. J'ai sorti mes petites munitions : Pomme d'Api pour la demoiselle, chick lit pour moi. Mais Piwouane a préféré lire à voix haute les titres du magazine de la dame en face, un fleuron de la presse people trash. Et la voici qui me questionne avec grand intérêt : mais qui est donc ce jeune homme en maillot de bain? Et pourquoi il embrasse la dame? et qu'est-ce que ça veut dire... C'est là où je l'ai interrompue et où j'ai sorti le paquet de dragibus.

Nous arpentons les couloirs du métro. Quelle foule. Nous sommes loin de notre jolie et unique ligne de métro rennais. D'ailleurs Piwouane exprime sa déception de ne pas pouvoir se mettre à l'avant du métro pour admirer la vue souterraine puisqu'ici, il y a un conducteur. Par bonheur, nous nous jetons sur deux places assises. Piwouane s'essuie copieusement les chaussures sur le pantalon de costume du cadre sup assis en face de nous, et en train de jouer sur son téléphone portable, ce qui a le malheur de relancer mon sermon bien rôdé sur l'inutilité d'une Nintendo Ds à l'âge de 5 ans et des mirettes. Puis elle tente de déchiffrer les graffitis sur les vitres et les sièges. Voyant d'un oeil prude et rapide la teneur de ces petits mots d'amour, je m'empresse de lui montrer plutôt les affiches de cinéma sur les murs des stations. Notre trajet est assez long et malheureusement, ponctué d'incidents techniques indépendants de leur volonté. Nous nous interrogeons sur cette voix sortie des haut-parleurs : est-ce une voix de grand magasin comme dans le Soldat rose? Est-ce la voix de Dieu ou bien tout simplement du conducteur? Puis Piwouane cherche l'origine de cette panne. Sans doute des gens ont-ils jeté des cailloux sur les rails pour jouer au Petit Poucet.
Enfin je lui indique le plan du métro et elle s'amuse à compter les stations : du début de la ligne à la fin, de notre station de départ à celle d'arrivée, puis à rebours. Tout cela tandis que je suis priée de réciter l'alphabet à l'envers, et en chantant s'il vous plait. Notre voisin qui joue sur son portable se marre bien derrière sa cravate.

Nous émergeons à l'air libre et saturé de Paris, Piwouane s'amuse à courir après les pigeons tout gras.

Quelle inspiration n'ai-je pas eu de n'emmener ce matin-là qu'une seule de mes filles, et la plus grande, je n'ose imaginer le cataclysme avec les deux plus jeunes.

Ah oui, rien à voir, mais des choses à voir sur un autre blog, bricolo-cuisino-expérimental, ici :

http://2mainsgauches.blogspot.com/

8 commentaires:

FD-Labaroline a dit…

quel courage, pfiou ! Allez, l'année prochaine, avec deux filles. L'année suivante avec les 3 et tu auras mérité ta médaille de mère-courage ! Tu imagiens les gens qui HABITENT à Paris avec enfants ?!!!! Moi non...on est bien quand même dans nos riantes provinces, n'est-ce pas...

Maria a dit…

Heureusement que tu avais des dragibus!! ;-)

Anonyme a dit…

Les dragibus, ça sauve de TOUT !!!

Pascale a dit…

Porter le moustique dans le dos, ça aide pas mal aussi... sauf quand les distraits se retournent sans regarder et foncent dans le tas qui rouspète abondamment... Bravo pour cette aventure ! et pour l'autre blog dont j'attends des merveilles !

lutecewoman a dit…

yes, une lara-croft des temps modernes, voilà ce qu'est la mère parisienne (ça me fait drôle de lire mon quotidien comme une anecdote... cette fois, je crois que j'y suis jusqu'ux oreilles, à lutece).
bises.

(et ce tag? ;-) )

Anonyme a dit…

J'aurais tendance à te dire qu'on s'habitue mais tu ne me croirais pas.

Neurone perdu a dit…

Oui vive les dragibus Shalima et Maria!
FD, nous avons beaucoup d'amis parisiens qui semblent y survivre! Tout doit être une question d'habitude? N'est-ce pas Sosso et Lutecewoman???

lutecewoman a dit…

tu veux la vérité : c'est juste dément, mais on n'a pas le choix.