4.12.08

ça sent le sapin

De Noël et de ma morosité anachronique
Le temps court par les temps qui courent et ce froid aux pattes palmées, et voilà que je délaisse ce blog, ne sachant comment y insuffler un peu d'enthousiasme. J'ai cette année moins d'attrait pour les paillettes de Noël, et seules les suppliques des fillettes me font grimper l'échelle du grenier : petit à petit ressurgissent les décorations un peu fripées et défraîchies des hivers précédents, et les calendriers de l'Avent plus ou moins laids. Le goût de fabriquer des petits cadeaux pour les uns et les autres est légèrement rance à mon palais domestique, je n'ai pas à mon habitude élaboré de rocambolesques projets irréalisables. Les trois enfants qui piaillent à la moindre lumière clignotante, au reflet rouge d'un tissu synthétique, et décomptent les jours parviendront-elles à me donner l'envie d'envisager la fin décembre comme une heureuse échéance?

De la compulsivité compensatoire
Toutefois s'il y a une occasion annuelle de me venger en jetant l'argent par des fenêtres plus ou moins virtuelles, je m'en saisis avidement en fermant les yeux et ma conscience. Sans grande euphorie, mais dans une fuite en avant masquée d'un plaisir éphémère.

Des jeux de mots qui détournent mes maux
Mademoiselle Pitère qui aura deux ans au mois de janvier, après les écoeurantes galettes (occasionnant de mémorables disputes autour de fèves et couronnes), parle beaucoup : son langage proche du baragouin ne parle pas à tous, mais si ses parents ne s'esbaudissent pas devant sa loquacité, qui le fera?

Nous marchions dans la rue lorsqu'à notre passage, un chien donna de la voix.
-Que c'est Maman?
- C'est un chien qui aboie ma chérie.
- Ah, Maman! Le chien a soif! "
(Aboie-à boire-a soif)

Isis, Osiris, oecuménisme et tutti quanti
J'ai l'esprit terni et la foi malmenée, mais Piwouane en quête de spiritualité ne cesse de me questionner.

1/ Au retour de l'école, la bouche maculée de barquette violacée et de but en blanc :
- Alors Maman, quand on est mort, c'est l'esprit qui va au Paradis, et le squelette reste dans la terre.
- Uh uh (moi aussi j'ai de la barquette plein les dents).
- Alors Dieu il a un petit sac pour ramasser les esprits de tous les gens qui sont morts et les emporter?

2/Après la visite d'une exposition sur l'Egypte au Musée des Beaux-Arts de Rennes :
- Osiris était coupé en morceaux et sa femme elle a ramassé tous les petits bouts avec le Dieu Chien, pour emballer tout ça dans des bandes pour faire une momie qui revit.
- Enfin les Egyptiens croyaient qu'en faisant des momies des corps morts, on pouvait un jour leur assurer une vie après la mort. (punaise, j'ai bien écouté la conférencière moi aussi, je n'ai pas fait qu'être pétrifiée devant la momie d'un bébé!!!)
- Oui mais Maman alors, ça veut dire que le Dieu Chien il avait un petit sac lui aussi!!!

3/ Quelques jours plus tard, Dieu, Anubis et le Père Noël ont fait connaissance dans le bouillonnement de la cervelle de Piwouane.
- Bon Maman en fait tout le monde croit toujours qu'on a besoin d'un sac.
-???
- Bah oui, Dieu pour les âmes, Anubis pour les morceaux du roi découpé, et le Père Noël pour les cadeaux!

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Même les mamans, les filles et tout... sauf les hommes, peut-être, qui sont bien contents de refourguer leur barda à leur chère et tendre ! ;-)

lutecewoman a dit…

ha, tu fais bien de le vider ici, ton sac, moi aussi, j'ai un peu de mal avec Noël, cette année, puisque je suis restée coincée à l'étape "rentrée" (léger décalage réalité/vie intérieure, aucun cadeau, et ma foi doit baguenauder par là, avec la tienne - dans un sac à malices?)

Olive a dit…

"défoulatoire" ... C'est si juste ... et toi, tellement poétique !

LiliLajeunebergere a dit…

ta fille a les neurones affutés :-D