Un mercredi, il y a une quinzaine, veille de l'anniversaire de Pitère.
Quand à 7 heures du matin, tandis que je somnole échevelée devant mon écran, les mains blotties autour d'un bol de thé, ma marmaille piaillante a déjà à mes pieds éparpillé feutres et gommettes, je me dis que la journée va être beaucoup plus longue que ne l'a été ma nuit...
Quand à 9 heures une fois émergée de mon demi-sommeil diurne, je cavale derrière trois petites filles qui galopent culs nus, pour leur enfiler ici une manche, ici un collant, là une chaussette, je me fais l'effet d'une fermière qui tente de rassembler sa basse-cour rigolarde et narquoise.
Quand à 9h20, je remonte huit zips de bottes et quatre zips de manteau (trois paires de pieds à chausser, chaque zip de la dernière comptant double, vu son plaisir aigu à défaire les fermetures) je me rêve Blanche-Neige habillant les sept nains... Faute de neige, du verglas à gratter sur le pare-brise...
Dès 9h45, se déroule le programme cadencé du mercredi matin : danse pour la cadette, musique et danse pour l'aînée... Les enfants valsent.
Qui sait comment alors vers midi, vacille Pitère le doigt en sang, écrasé par une innocente petite chaise, au milieu des hurlements de sa soeur et sans doute les miens ?... Quelques secondes d'horreur avant que je ne passe en mode automatique : saisir mes enfants sous les bras et courir jusqu'à la voiture, confier la plus grande à une amie, appeler froidement mon mari en renfort pour qu'il nous rejoigne à l'hôpital dont nous connaissons déjà le chemin...
La tache de sang sur le siège auto s'étend, l'inquiétude de Pitoue devant les yeux de sa petite soeur qui se ferment aussi.
Je cours serrant mon enfant et psalmodiant que tout va s'arranger. Elle gémit.
Elle reçoit rapidement un sédatif, qui m'anesthésie également et gèle mes pensées.
Le fil de la journée se dévide très lentement, l'opération, la salle de réveil, ma fillette digne dans la stoïcité.
Et puis enfin, on l'autorise à téter après ces heures de jeûne, enfin je peux lui offrir un peu de réconfort, la reconnaissance et la douceur emplit son regard de petit animal apeuré.
Nous rentrerons chez nous tard le soir accueillies par les soeurettes épuisées mais vaillantes, et le lendemain fêterons heureusement les deux ans de la rescapée, guère traumatisée.
PS : Il y a du nouveau ici : http://2mainsgauches.blogspot.com/
9 commentaires:
Ohhhh... Je pense fort à vous. Bises de réconfort à la vaillante jeune fille, surtout...
Rha, mais quelle angoisse ! pfiou...
Et bien quelle aventure, pauvre petite puce (et pauvre maman aussi :-)
oh que le monde bascule vite parfois... De l'mour pour toutes, dont toi :)
beaucoup de frissons de revivre ce moment !
bises
Eh ben... c'est la saison des trucs pas glop... j'espère que ça va mieux tout le monde, coeur de Mamandine compris... Bises.
Pauvre puce :-( Mais qu'a t'elle eu finalement? une fracture?
Merci de toutes vos pensées.
Ongle arraché, points de suture et petite fracture, mais heureusement, ça se remet, et surtout la miss n'est pas traumatisée psychologiquement! (moi, c'est autre chose ;))
J'espère que son petit doigt va mieux maintenant!
bises
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