13.12.07

Le lion est mort ce soir

Piwouane a déniché au fond des étagères une vieille VHS crachotante et pleine de parasites : Le Roi lion. Très motivée pour un visionnage malgré les défauts techniques (Pitoue, elle, a laissé tomber la séance télé pour le dessin, n'aimant que la qualité du numérique et pestant telle son père sur le déplorable état du matériel), très motivée, donc, Piwouane a vécu une expérience cinématographique très riche en émotions. Beaucoup de rires, de cris, mais aussi de larmes!
Et depuis un regain des questions existentielles, sur la vie après la mort. Pourquoi le papa lion est-il mort alors qu'il n'était pas vieux? Pourquoi apparaît-il dans les nuages et parle-t-il à son fils?
Je ne m'en suis pas trop mal tirée cette fois-ci, je crois, en parlant des personnes mortes dont le souvenir reste dans nos coeurs, dont on se rappelle les paroles, les pensées...
Ajoutons à cela que le papa a entrepris avant Noël de lire aux filles un petit passage de leur Bible pour enfants, mais aussi que le chat des grands-parents est mort par euthanasie il y a quelques jours (avec récit à la clé , quelle extase de penser que leur tante a tenu le chat mort avec des gants!!!) , on obtient un cocktail philosophique haut de gamme, propice aux élucubrations de Piwouane.

A la grande sensibilité de Piwouane s'associe je crois un certain goût pour le dramatique. Ce qui n'est pas étonnant vu mon propre amour du tragique.

Je m'interroge d'ailleurs sur notre façon d'inciter ou non nos filles à gérer leurs émotions. Est-ce que dans notre société, ou soyons plus humbles dans notre famille, il n'y a pas particulièrement (plus qu'avec des garçons? ) une éducation des filles à la plainte? Ou du moins trouvent-elles chez nous plus facilement un écho compassionnel? En tous les cas, Piwouane excelle dans la pleurnicherie, la dramatisation, l'auto-apitoiement. Un certain spécimen de Mimi-la-geignarde.

Ma deuxième, Pitoue, est moins adepte du chouinement, s'inscrivant plus dans une force qui va, et qui se reconstruit dans l'action.

Education? Nature?

J'hésite souvent : écouter leurs plaintes, les soutenir dans ces émotions, ou bien les renvoyer d'un "C'est pas grave!" "Ce n'est rien!". Est-ce que c'est irrespectueux de ne pas les écouter, ou bien est-ce que c'est renforcer ce penchant pour le drama?

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Aaah je me pose les même questions que toi chère Amandine...

Moi je ne supporte pas justement quand mon homme dit à Dorian que "Ce n'est pas grave", surtout quand je vois que c'est "grave" ou du moins important pour le petit (presque 5 ans). Pour ma part, j'essaye avant de répondre de sonder l'enfant en lui demandant si c'est qqch d'important ou gênant pour lui, et lui montre que je reste disponible pour répondre à ses questions.

Je ne pense pas non plus que ça ait à voir avec le sexe, mais plutôt avec son statut d'enfant car leur approche de la réalité et leur sensibilité sont différentes des nôtres; ce qui ne semble pas grave pour nous peut l'être pour eux... et vice-versa !

SuperTomate a dit…

Violette est très pétocharde, et un peu drama queen. Du coup, ouais, dur-dur de faire la part des choses.
On dédramatise un peu avec de l'humour en lui disant qu'on comprend son chagrin mais que quoi, y'a pas mort d'homme, quand même. Non ?