Je me souviens de nuits passées à lire, enfant avec une lampe de poche sous ma couette. Cela m'arrive encore souvent. Il y a quelques jours j'ai offert à Piwouane une petite lampe torche, qu'elle glisse sous son oreiller. J'ai même trouvé à côté de son ours en peluche, un livre qu'elle m'a avoué feuilleter le soir à l'aide de la lumière du couloir. Ce qui est curieux, c'est qu'elle ait choisi comme livre de chevet, un livre de Oui-Oui, soit une "bibliothèque rose" avec très peu d'illustrations.
Ah, le sommeil, dans notre famille, ce n'est pas de tout repos...
Moi, je suis une couche-tard, mais j'ai besoin de beaucoup de sommeil, sinon je suis d'humeur exécrable et de patience limitée... Le papa, lui, dort nettement moins, et surtout n'aime pas se lever tard (mais n'est pas contre une sieste); ça tombe bien, parce que, comme il travaille en équipe, dans une usine, il se lève une semaine sur deux à 4h30, et l'autre semaine à 7h15 parce qu'il y a école.
Piwouane a fait ses nuits vers deux mois, le jour où elle a su sucer son pouce. Je me souviens pourtant que je n'en pouvais plus de ces nuits hachées, où je me levais trois fois pour donner la tétée (en lisant Agatha Christie). Je souris maintenant de mon impatience, j'avais l'impression que seul mon bébé ne dormait pas toute la nuit à deux mois! Vers huit-neuf mois, elle a eu un épisode difficile, réglé assez facilement par un cocktail homéo-ostéo-visite et vide- ton- sac à la Maison verte (lieu d'accueil parents-enfants à Paris). Puis vers 18 mois, quand son papa a du partir sans nous pendant deux mois à Rennes alors que nous habitions en région parisienne, et qu'en plus j'attendais un intrus, euh, une petite soeur. Dès que sa soeur est née, elle a très bien redormi. Et enfin un peu avant la naissance de la troisième, très légère rechute, vite recadrée. En résumé, sommeil pas trop compliqué pour elle : elle ne se réveille pas trop tôt et désormais elle attend sagement dans son lit qu'un de ses parents se lève.
Pitoue, c'est une autre histoire. Contrairement à sa soeur aînée, elle a dormi dans notre chambre, et souvent dans notre lit, jusqu'à ses six mois, c'est-à-dire jusqu'à ce qu'elle ne puisse plus rentrer dans son couffin sans en pousser les parois... Là, nous avons décidé qu'elle devait dormir dans sa propre chambre. Enfin qu'elle devait y passer les nuits. Ce que nous n'avions pas bien saisi, c'est qu'elle voulait bien, mais pas toute seule. Pitoue a donc eu des couchers très difficiles, où il fallait rester auprès d'elle jusqu'à son endormissement, ce petit rituel de tétée-présence se répétant inlassablement toutes les nuits, et quatre à six fois par nuit. J'avais mis un matelas gonflable par terre dans sa chambre, et j'y ai longtemps squatté. Dès que je me relevais, elle hurlait à la mort. Tout cela n'a été apaisé qu'après 6 mois de thérapie, et après la naissance de Pitère, Pitoue avait donc 20 mois. C'est toujours un point faible chez elle, le sommeil... Dès qu'une journée est un peu agitée, ou lorsqu'elle est inquiète, la nuit est perturbée. Régulièrement, il faut reprendre tout à zéro... Là, avec la rentrée à l'école, ce fut un passage ardu, qui semble s'être résolu. Mais comme elle a décidé qu'elle était grande maintenant, elle ne veut plus faire de sieste, et réclame de lire dans son lit. A six heures du soir, c'est une loque de petite fille. Mais le matin, elle est sur le pont vers 7h, claironnant à qui veut l'entendre qu'il faut lui préparer son biberon.
Quant à Pitère, nous n'avons pas cherché à la faire dormir ailleurs qu'avec nous; de toute façon elle n'a pas de chambre. Elle a dormi dans son couffin, et a maintenant son lit à barreaux collé au nôtre. Cependant, elle passe beaucoup plus de temps dans le nôtre justement que dans le sien. Quand cela cessera-t-il? Je ne sais pas vraiment. Pour le moment, cela ne perturbe ni enfant, ni parents, et cela m'économise largement la fatigue et les nerfs, m'évitant ainsi de me lever deux ou trois fois... Même si cela ne saurait durer car si je ne déteste pas dormir avec ma fille, en revanche l'odeur aigre-douce de lait caillé de son lapin qu'elle me colle sur le nez me dérange un peu...
Alors ce soir je vais monter très bientôt, remonter la couette de Piwouane, surtout ne pas entrer dans la chambre de Pitoue, et me glisser entre Pitère qui fait un joli bruit en tétant ses doigts, et mon homme endormi. Ce sera doux et chaud, avec ce léger parfum de suçotis... Doucement, je transvaserai Pitère dans son petit lit, pour un répit de quelques heures ou minutes, et je pourrai savourer ma lecture à la lampe de poche, occultant d'éventuels ronflements de part et d'autre.
Je m'endormirai ensuite, trop tard, priant pour ne pas être réveillée au cours de la nuit.
23.1.08
Mes nuits sont plus belles...
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6 commentaires:
Hé bien, bonne nuit Amandine (enfin, là, on est le matin, mais bon...). C'est fou comme le sommeil change selon les enfants, la différence entre Petitou et Miniloup, surtout, était impressionnante!
Ca m'impressionne que malgré les nuits hachées, tu ais fait 3 puces l'une derrière l'autre.
En ce moment je savoure mes nuits sans réveil et préfère attendre un peu avant de remettre ça ;-)
Moi, ce qui m'impressionne, c'est notre faculté d'adaptation.
Quand on a un enfant qui dort bien, en un réveil, on a l'impression qu'il a ruiné nos réserves de sommeil des 6 derniers mois.
Et pourtant, quand c'est notre lot quotidien, on supporte, nuit après nuit...
J'espère que la nuit s'est bien passée tout de même!
Shalima, j'aime bien l'idée que le sommeil change selon les enfants, cela me donne l'impression que ce n'est pas QUE de la faute des parents!!!
Missbrownie, oui savoure savoure ;) Moi je me dis que je dormirai bien d'ici quelques années!
MadameNi, oui c'est vrai que le corps s'adapte et survit à ces nuits sans sommeil, heureusement!!!
Haaaaaaaan ! je ne veux même pas parler de ça ! Doooooodoooooo !
j'en rêve !
Allez Isa, je suis sûre que dans 10 ans on pourra faire des grasses mat!
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