29.3.08

Si je n'avais pas d'enfant...


Parler des enfants , au cours de cette semaine de la féminité, cela n'aurait pas changé beaucoup des habitudes de ce blog... Alors hop un coup de micro-ondes et revoici ce petit article du 9 décembre 2005! Toujours terriblement d'actualité... Avec Pitère en plus!!!


J'avais pensé aujourd'hui faire l'éloge du congé parental et énumérer les multiples joies et fiertés que je collectionne comme autant de petits joyaux dans ma vie quotidienne de maman...
Et puis finalement ce soir, je suis de mauvaise humeur, éreintée, maussade, j'ai mis une heure à coucher les deux pitchounes et encore elles ne dorment pas, je vais donc plutôt choisir le côté obscur.
Si je n'avais pas d'enfant... ou pas encore... ce qui à mon âge est plausible... Si je n'avais pas d'enfant, je serais bien sapée. Je ne porterais pas un jean parce que je ne m'agenouillerai pas au parc dans les graviers mouillés. Mon tee-shirt serait PROPRE et non pas maculé de crachouillis laiteux de bébé sur l'épaule, ni de feutre sur la manche. Je serais bien coiffée, je n'aurais pas les cheveux vaguement entortillés avec des morceaux de Paille d'or dedans. Je porterais du parfum, je n'embaumerais pas le lait caillé. Je porterais ma bague de fiançailles sans incrustation de pâte à modeler rose fluo. J'aurais des chaussures à talons. Ah non, je n'ai jamais su marcher avec ces trucs-là. J'aurais un joli soutif et non pas des coussinets d'allaitement. Je n'aurais pas cette silhouette légèrement bancale inspirée de la scoliose : un sein toujours plus gros que l'autre selon celui que Pitoue vient de téter; un déhanchement dû au poids d'un bébé de 8 kilos porté sur le côté... Peut-être même que si je n'avais pas d'enfant, je serais mince!!! Euh non, bon d'accord.
Si je n'avais pas d'enfant, je serais cultivée. J'irais au cinéma au lieu de me contenter des bandes-annonces sur le net et des critiques dans Télérama. Je ne me taperais pas de regarder Oui-Oui et Dora l'exploratrice à 8 h du mat, mais j'irais au théâtre voir des pièces branchées. (Qui ne connait pas Dora peut aller lire le brillant exposé de Vinvin sur son blog, ici : http://cdelasteyrie.typepad.com/sidiese/2005/02/0520_cette_peti.html#comments). Je ne m'affalerais pas parfois épuisée devant des séries TV débilitantes, mais je lirais Kant ou Proust (bon, ça m'arrive encore de lire Proust, j'avoue...). Et d'ailleurs je serais apte à lire plus de 20 pages d'affilée le soir sans m'endormir abruptement. J'irais voir des expos et je pourrais prendre un air intéressé, sans être obligée de ressortir en courant au bout de cinq minutes parce que ma fille se roule par terre ("Skon fait Maman???"). Je connaîtrais les derniers chanteurs à la mode parce que je ne passerais pas mon temps à chanter " L'as-tu vu, l'as-tu vu, ce petit bonhomme, ce petit bonhomme, L'as-tu vu, l'as-tu vu, ce petit bonhomme au chapeau pointu?"
Si je n'avais pas d'enfant, j'aurais une vie sociale débridée. J'irais me démener sur les pistes de danse en faisant tourner mon soutien-gorge au dessus de ma tête. Je chanterais dans les karaokés. J'aurais une conversation intéressante qui parlerait d'autre chose que de vomi, de pipi, de couches, de virus et de colères. Si je n'avais pas d'enfant, j'aurais une carrière éblouissante et je gagnerais des cent et des mille. Ah non c'est vrai que je bosse dans l'Education Nationale. Bon, si je n'avais pas d'enfant, je ferais quand même un boulot avec des enfants. Mais je le ferais mieux.
Si je n'avais pas d'enfant, je pourrais dormir la nuit, dans mon lit, avec mon mari (on dirait que j'aurais un mari, hein, quand même? Même qu'on irait dans des bons restos autres que Mac machin ou les crêperies. Parce que moi, j'aime bien les crêpes, j'aime bien les frites, mais parfois j'aimerais autre chose...). Donc, je pourrais dormir la nuit, TOUTE la nuit, sans me lever pour donner de l'eau, faire faire pipi, consoler d'un cauchemar, prendre la température, donner la tétée... Il n'y aurait pas une petite squatteuse-tétouilleuse dans notre lit la moitié de la nuit.
Si je n'avais pas d'enfant, je voyagerais.
Si je n'avais pas d'enfant, je pourrais manger le dernier yaourt à la cerise.
Si je n'avais pas d'enfant, ma vie serait bien fade.
Allez, la prochaine fois, je raconterai le moelleux de la joue de Pitoue quand on l'embrasse en faisant "prrt" et la douceur du front bombé de Piwouane quand on lui caresse la tête pour l'endormir.



En bonus, une déclaration de Piwouane




D'autres billets de la semaine de la féminité chez Shakti, chez Anaïs , chez les bloggeuses néerlandophones, mais aussi chez La Sudinette et Angie .

2 commentaires:

Anonyme a dit…
Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.
C'est Alice ! a dit…

Ce petit mot à la fin, c'est trop mignon, et çà résume tout : çà doit faire tout chaud à ton coeur de maman !